Le 4 janvier 2023 j’étais interrogée au #JT de France 3 Paris Ile-de-France pour analyser la décision de la mairie de Pantin d’ajouter pour un an un E au nom de la ville.

Q&R résumant l’échange :

1) est-ce que ca ridiculise les actions en faveur de l’égalité :
➡️ les actions pour revaloriser les femmes dans l’espace public sont toujours marquées du sceau de la présomption de ridicule ou de la diabolisation. Cette initiative a le mérite de faire parler d’elle quand les inégalités fh à l’échelle locale ne suscitent ni intérêt ni budgets.

2) est-ce un coup de com ?
Oui. Et peu importe. Derrière les cris au scandale, on entend la réoccupation de l’espace public local. Les collages de la société civile féministe sont légions pour dénoncer les violences, pour rebaptiser les noms de rue de femmes méconnues et peu valorisées… Et le fait que les collectivités locales embraient et relaient est une bonne chose.

2️⃣ à 12 % de noms de rues en France sont des femmes, les établissements publics ou stades sont masculins (ou des marques 👟 faisant fabriquer des chaussures par des femmes sous payées, mais je m’égare).

Le sujet rappelle l’importance de nommer les choses pour qu’elles existent. Le nom est l’une des premières composantes de l’identité, et cette annonce symbolique a le mérite de questionner l’identité.

3) est-ce qu’il faut plus d’actions publiques ?
➡️Bien sûr, cela fait des années qu’un important travail est fait par de nombreuses collectivités. Sécurité, matrimoine, commerce, participation citoyenne pour faire voter de nouveaux noms de rue etc.

4) Que penser des élu.es d’extrême droite qui ont parlé de démagogie quand les femmes subissent l’insécurité à Pantin.E ?
➡️qu’ils sont plus là pour proclamer leur indignation à double vitesse : l’égalité n’est pas un sujet sauf quand ça permet de taper sur les immigrés) mais qu’on serait heureuses de les voir se saisir des droits des femmes quand il y a des budgets et lois à voter sur la santé, la sécurité, l’éducation.
Qu’en attendant, il est heureux de pouvoir penser la réappropriation de l’espace public, quel que soit le bord par lequel on aborde le sujet. Même s’il s’agit d’un E symbolique sur un rond point en Île de France…

Ophélie Latil

Image d’illustration : une militante collant un nouveau nom de rue dans la Ville de Richelieu, lors du festival Georgette Sand en mai 2022.